Altérités en dialogues

  • Dernière modification de la publication :7 juillet 2023
  • Post category: Appel à communication

Date limite de réponse 6 juin2023

Appel à communication dans le cadre du colloque international Altérités en dialogues qui se tiendra le 1er 2 février 2024.

Les deux équipes, ERLIS (équipe d’accueil EA 4254), de l’université de Caen et l’ERIMIT (EA 4327 – axe LASIMA) de l’université de Rennes 2, ont organisé, en 2022, deux journées d’études sur « Les Foyers du savoir dans la culture arabe ». La première, à Caen (le vendredi 25 février), intitulée « Les mağālis d’adab et l’adab des mağālis » a permis d’approcher l’établissement de l’assemblée, du salon, du colloque, de tout lieu de l’échange culturel que la culture arabe a connu aux époques classique et moderne.

La seconde, à Rennes 2 (le vendredi 20 mai), avait pour titre « L’art de la conversation dans les mağālis », et s’est intéressée aux formes de l’échange qui varient entre discussion, controverse, joute, argumentation, polémique… Tout un lexique et des fonctionnements divers ont été dégagés, qui caractérisent le dialogue tel qu’il s’est développé dans les foyers du savoir et ont permis à ce dernier de se construire, de se développer et de se transmettre dans le cadre culturel arabe approché de l’intérieur ou à partir de la manière dont il a été vu du point de vue d’un autre cadre culturel.

Après avoir évoqué ces sujets, les comités d’organisation et scientifique souhaitent organiser un colloque multidisciplinaire qui se veut ouvert à toutes les aires culturelles, géographiques et linguistiques et entend élargir la perspective en l’ouvrant à la diversité des cultures et la diversité des disciplines selon leurs manières respectives d’envisager les altérités en dialogue.

Dans tous les foyers du savoir, nous conversons, échangeons, et controversons sur tous les thèmes qui traversent nos esprits. Nous voudrions ici, lors de cet évènement, nous intéresser à un sujet qui est important à nos yeux, à savoir le dialogue et les altérités.

« Interculturalité », « dialogue des cultures », « échanges interculturels »… Nombre de formulations disent un souci de notre modernité orientée vers les relations entre les peuples, les cultures et les civilisations, lesquelles relations envisagées, a priori, comme moyen de pacification, d’enrichissement mutuel et de progrès humain.

Les échanges entre les diversités humaines ont toujours existé et ils se sont déroulés pour des motivations différentes, dans des conditions variables et pour servir des finalités divergentes. Les contacts entre les altérités sont nettement problématiques et imposent des considérations inévitables de l’identité, de l’altérité, de l’entre-deux qui relie/sépare et dont la marque première est la frontière (géographique, linguistique, culturelle, politique…)

Le titre du colloque met en avant la notion d’altérité qui se définit d’emblée par rapport à une identité et renseigne sur la problématique du Même et de l’Autre. Il s’agit d’une notion qui « est issue de la philosophie où elle sert à définir l’être dans une relation qui est fondée sur la différence : le moi ne peut prendre conscience de son être-moi que parce qu’il existe un non-moi qui est autre, qui est différent. Il s’oppose alors au concept d’identité qui signifie que la relation entre deux êtres est conçue sur le mode du même » (Patrick Charaudeau et Dominique Maingueneau, Dictionnaire d’analyse du discours, Seuil, 2002, p. 32).

D’après Le Robert, le dialogue est un « entretien entre deux personnes » (2002, p. 740). Mais que signifie au juste le terme « entretien » ? De quel entretien parlons-nous ? D’un entretien professionnel, officiel, intellectuel, amical, politique ? Le dialogue en soi, n’a-t-il pas d’autres formes de discours ? Le dialogue « connote souvent l’idée d’un échange « constructif », conduit selon les règles, et ayant pour objectif d’aboutir à un consensus (un dialogue qui ne se conforme pas à cette définition est un « faux dialogue », alors qu’on ne parle pas de « fausse conversation ») ». (Patrick Charaudeau et Dominique Maingueneau, Dictionnaire d’analyse du discours, Seuil, 2002, p. 180).

Ainsi le dialogue, comme entretien, serait une sorte de soin, signe d’un souci de l’Autre, d’un égard pour le bénéfice commun.

Cependant, le dialogue n’exclut pas la différence ; au contraire, cette dernière n’est qu’une valeur qui exige que l’on accepte l’Autre. Le dialogue ne peut s’établir qu’en respectant l’Autre, qu’en en faisant connaissance, qu’en l’écoutant et qu’en collaborant avec lui.

Dialoguer avec l’Autre est une nécessité et un besoin naturel chez l’être humain. Le dialogue peut donc prendre plusieurs formes : conversation libre, débat, controverse, question/réponse, dialectique, négociation, etc. Ce sont des formes d’interaction diverses et variées.

Voici une série de questions non exhaustive pour parler d’un thème très complexe :

  • Quelles sont les formes de dialogues dans les lieux de rencontres entre savants, intellectuels, autorités politiques, ou même chez la masse ?
  • Cherchons-nous à attiser un conflit ou plutôt à trouver terrain d’entente pour dialoguer ?
  • Peut-on parler d’un dialogue entre les nations sans se connaître ?
  • Peut-on dialoguer avec l’Autre lorsque l’on se sent supérieur à lui ?
  • Les nations « supérieures » mènent-elles un dialogue équitable ou bien un dialogue pour mieux dominer ?
  • Y-a-t-il vraiment un dialogue des cultures/civilisations ou bien un conflit des civilisations/cultures ?
  • Quels sont les obstacles qui empêchent un dialogue juste entre les cultures ?
  • Ne doit-on pas enfin reconnaître les mérites de chaque nation afin de vivre ensemble ?
  • L’exil, la migration et l’immigration contribuent-ils à un dialogue ou à un conflit des cultures ?
  • La traduction joue-t-elle un rôle dans le dialogue/conflit des cultures ?
  • Le dialogue entre passé et présent. Le dialogue des cultures a-t-il existé dans les époques classiques ? Si oui, quelles formes a-t-il adopté ? Quelles visions ? Parlait-on de supériorité et d’infériorité ou des mérites des nations ? Reconnaissions-nous ou classions-nous les nations à l’époque médiévale comme l’avaient fait certains chercheurs et historiens des 19ème et 20ème siècles tels que Will Durant, Oswald Spengler, et Samuel Huntington ?
  • L’altérité linguistique est-elle perçue comme antinomique avec l’acquisition des valeurs universelles ? Ou plutôt comme quelque chose de positif à l’humanité ?
  • Comment construire l’altérité historique de l’Autre avec la façon dont il a vécu lui-même ?
  • Comment l’altérité est-elle traitée dans les représentations littéraires ?
  • Le commerce joue-t-il un rôle dans le processus de dialogue et du transfert culturel ?

Comité d’organisation et comité scientifique

  • Bentaleb Farès, Université de Rennes 2
  • Djebali Taoufik, Université de Caen
  • Ducène Jean-Charles, EPHE / Paris
  • Gharrafi Miloud, Université de Lyon 3
  • Hilal Aziz (Membre de l’IDEO – Le Caire)
  • Ismail Mohsen, Université des Emirats Arabes-Unis
  • Jegham Najeh, Université de Nantes
  • Kenanah Faisal, Université de Caen
  • Khalfallah Nejmeddine, Université de Lorraine
  • Labban Rima, Université de Montpellier 3
  • Lachkar Abdenbi, Université de Montpellier 3
  • Nissabouri Abdelfattah, Université de Rennes 2

Modalités de soumission des propositions de communications

Vous pouvez envoyer le titre de la communication, le résumé (10 lignes), les mots-clés et une courte biographie, aux adresses suivantes :

Merci d’indiquer également vos coordonnées (statut, institutions de rattachement et courriel).

Calendrier

  • Date limite de soumission des propositions :  02 octobre 2023
  • Réponses aux auteurs : 04 décembre 2023
  • Date du colloque :  01-02 février 2024
  • Soumission d’articles : 15 mars 2024

Informations pratiques

Lieux et dates :

  • 1re journée du colloque : Jeudi 01/02/2024 – Université de Caen
  • 2e journée du colloque : Vendredi 02/02/2024 – Université de Rennes 2

Frais d’inscription : 30 euros. Déjeuners et pause-café seront offerts par l’Université de Caen et l’Université de Rennes 2. Les participants prennent en charge le transport et le logement.